2002

J'ai souvent eu beaucoup de mal a exprimer, et encore plus a expliquer mon amour pour le Japon, et Tokyo en particulier (c'est probablement la raison qui me pousse a l'exprimer en images). Samedi, pourtant, m'apporta une révélation : mon affection pour le Japon se résume en deux mots: "Morning Musume".

Les amateurs de ces chroniques auront déja remarqué la fascination que m'inspirent les " Filles du matin" interchangeables, mais ce ne sont pas tant les minettes à paillettes ni leur musique improbablement "pink" (dont je retire parfois une euphorie éhontée), mais plutot tout le phénomène alentour qui ne cesse de m'emerveiller.

Une promenade a Harajuku, un samedi apres-midi, jusqu'ici, rien de surprenant au fait de se retrouver au milieu d'une foule joyeuse et bariolée ("joyeuse et bariolée" a, indubitablement, été dit pour la premiére fois pour qualifier la foule des samedi après-midis a Shibuya ou Harajuku). Cette fois pourtant la foule était particulierement "joyeuse et bariolée", jeunes gens, filles et garcons, d'une moyenne d'âge de 20-25 ans, maquillés, masqués, costumés (le rose et l'orange prédominant sur les autres couleurs), couronnés... On a beau être habitué aux gothiques en costume a Harajuku, ca surprend.

Emporté par la foule, je me retrouve a l'entrée du stade de Yoyogi, ou quelques milliers de nippons de tous ages, chantent, dansent, entraînés par des zouaves dont on ne doute pas qu'ils sont "d'habitude tres calmes, plutôt réservés", une joyeuse kermesse en marge, semble-t-il, d'un concert des filles du matin sus-citées.
La soupe pop nippone rend heureux, j'en suis maintenant tout a fait convaincu.

Les Morning Musume, c'est peut-etre un Japon débile et mercantile, mais c'est un Japon débridé, qui ne se prend pas au sérieux, et c'est le Japon que j'aime. Qui n'a vu du Japon que les temples et les clones en costume triste qui donnent du coude pour espérer dormir sur une banquette du metro Tokyoite n'a pas vu le Japon.