2 Neurones & 1 Camera

Olivier Thereaux

Vous m'excuserez, je vais vomir

Les lecteurs assidus de ces chroniques savent déjà que parmi les aspects de la société japonaise, la condition des femmes est un sujet qui me tient particulièrement à coeur. Il faut dire que mon lieu de travail, outre son microclimat, a pour principal attrait le fait de m'avoir permis de rencontrer et cotoyer des jeunes femmes intelligentes, brillantes, cultivées, souvent bi- ou trilingues, étudiantes de l'une des plus prestigieuses universités du pays. Des jeunes femmes à qui, une fois leur diplôme de sciences politiques en poche, on donnerait bien volontiers à piloter l'avenir de leur génération, voire l'avenir des femmes du Japon.

Sauf que, non merci, généralement elles n'en veulent pas. J'ai beau respecter les choix personnels des gens intelligents, quand je me vois repondre presque invariablement que les prochaines étapes de leur vie seront, dans le désordre, trouver un mari, quitter leur job et faire des enfants, j'ai comme une gifle en travers de la gorge (et c'est fort incommodant).

J'assistai samedi au mariage de l'une d'elles, une amie à qui j'ai longtemps voué une profonde admiration, une amie dont je respecte, sans toujours approuver, la foi et les choix de vie. Tout mécréant que je suis, j'aurais été heureux d'entendre lors de cette journée de belles choses sur l'amour, la compassion et l'entr'aide, mais à la voir accepter et clamer avec bonheur des passages de la bible aux effroyables relents mysogines, la voir accepter d'être reléguée à l'état de possession de son mari, ce dernier étant desormais chargé de decider pour deux et protéger son bien (Ephesiens 5:22 a 5:33 pour les amateurs), j'eus bien du mal à contenir ma nausée.

Il m'aura fallu rencontrer, entre deux stations de metro, une jeune femme aveugle, incroyable d'energie, débutant avec enthousiasme, un diplôme tout frais à la main, une carrière de prof de sociologie, pour enfin trouver, sans mauvais jeu de mot, une petite lueur d'espoir.

olivier, dimanche 30 mars 2003, 13:23

Avant/Après

Sexe, mensonges et superplatitude

Le premier regard porté sur Tokyo génère le plus souvent fascination et bouche bée, à peu près autant que le second regard, cette fois sur les blocs de béton hétérogènes et hétéroclites, suscite le doute. Tokyo, ville sans âme? Dans le Tokyo détruit et reconstruit en permanence, mieux vaut ne pas chercher une quelconque part d'âme dans son architecture ou…

À suivre


Presque le "café des arts"

Un piano, des oeuvres d'art, une clientèle variée, du salaryman fatigué au jeune "à la mode" avec son t-shirt jaune pétard et son bonnet arc-en-ciel, en passant par les inévitables femmes de riche; un artiste timide qui me tend un carton d'invitation pour son expo… à Paris!, puis s'enfuit sans demander son reste… Un café en compagnie de mon ami…

À suivre