2 Neurones & 1 Camera

Olivier Thereaux

Melbourne

Quinze ans pour se faire une idée, pour récolter des bribes d'attentes des amis ou cousins de passage. Quinze ans, aussi, pour que la ville change et porte la menace de n'être plus du tout ce qui m'avait été conté, promis.

Quinze ans plus tard, je pose pied à Melbourne.

Il me faudra quelques jours, ou plutôt quelques nuits pour que ce firmament inhabituel me rappelle que c'est aussi ma première visite dans l'hémisphère sud. Une aberration pour qui a passé toute sa vie d'adulte dans l'avion, ou peut-être une bête confirmation qu'il me reste bien du monde à découvrir, et qu'accessoirement les vols nord-sud, bien qu'écrasés par les choix de Mercator, prennent un temps fou.

Comme toujours, le trajet de l'aéroport vers le centre-ville prédispose à l'expérience de la ville elle-même.

Le RER en banlieue nord pèle le vernis glamour de la ville lumière. Le Narita express glissant sur un océan de vers foncé à gris clair. À Melbourne, un vendredi à 6 heures du matin, du paysage aux panneaux d'autoroute, de la zone industrielle aux gratte-ciels en passant par une banlieue interminable et monotone, mon trajet en taxi me situe bel et bien dans le nouveau monde.

Le nombre d'étages aux bâtiments alentour augmente précipitamment. Central Business District. Une douche plus tard, elle me mène enfin dans ces allées foisonnant de cafés.

L'été austral se termine mais la fraîcheur de ce matin n'empêche pas les terrasses, ici à l'italienne, là à la parisienne (une question de voir ou d'être vu) de grouiller d'un joyeux mélange de visiteurs et de locaux: une famille parlant espagnol, deux ouvriers du bâtiment à l'accent vaguement irlandais, une jolie femme faisant durer à déraison la saison des robes légères, costumes et joggers, et quelques jeunes gens un peu paumés, visiblement touristes et, à l'ouïe, certainement chinois.

Le flat white est exquis. Il le restera tout au long du séjour: Qantas avait donné le ton en offrant à bord un excellent "French Press", prouvant ainsi qu'il n'y a rien d'inévitable au jus immonde servi partout ailleurs à trente mille pieds.

Plus tard nous irons arpenter quartier après quartier, Flinders Street, Fitzroy et Collingwood, et comprendre que le charme de Melbourne n'est pas sous les tours du CBD ni au vert dans les nombreux parcs longeant la Yarra, mais bien dans les quartiers plus éloignés comme Northcote et leur sens du lieu, leur vie de quartier, cette satisfaction d'être bien plus qu'une banlieue assoupie.

Avant/Après

Dans la baie de Sagami

2018-04-02

Février 2018: À Hayama je n'ai pas vu l'empereur. Il y a bien une résidence, à deux pas de mon chez-moi temporaire sur la plage, mais il n'y est pas. C'est l'hiver.

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Uluṟu

2018-12-25

Avril 2018: Au petit matin nous marchons tout autour du plus gros caillou de la planète, buvant au goutte à goutte les histoires du Tjukurpa: mythes, lois, traditions, cours de géographie tout à la fois, inextricables, enrobés dans des histoires de divinités vengeresses et d'animaux géants farceurs, seule explication plausible à l'incroyable topographie du lieu.

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Dans les environs

Melbourne

2022-12-26

Août 2022: retour aux antipodes, en hiver cette fois, pour y découvrir la ville dans la ville dans la ville.

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